RENCONTRE autour des "Œuvres" de Vélimir Khlebnikov, avec Yvan Mignot
soirée proposée par La Librairie La Belle Hoursette (Les Vans)
en partenariat avec Mirlitoons cie
Au cours de la soirée Yvan Mignot, poète et traducteur de russe, partagera sa passion pour Vélimir Khlebnikov. Et sa très grande connaissance de ce poète russe inclassable ! Avec lectures, dédicace, librairie Vendredi 15 DÉCEMBRE 2017 à 18 h 30
à Graines de Rencontres
(place des Masseguisses) LES VANS Entrée libre et boissons à prix libre et conscient.
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La Librairie La Belle Hoursette, en partenariat avec Mirlitoons Cie - Graines de Rencontres, organise une rencontre autour des "Œuvres" de Vélimir Khlebnikov, parues aux éditions Verdier, avec Yvan Mignot qui a traduit du russe, préfacé et annoté cet ouvrage.
Quand on rencontre Yvan Mignot, à la troisième phrase il a déjà parlé deux fois de Vélimir Khlebnikov, l'écrivain russe en qui des manitous comme Roman Jakobson ou Ossip Mandelstam voient « le plus grand poète russe du vingtième siècle ». Le plus intraduisible aussi. Traducteur de l'impossible, Yvan Mignot s'est attelé il y a longtemps à cet himalaya, à sa manière : cordes érudites et piolet inventif.
Depuis 1970, dans des revues comme Poétique, Action poétique, Change, Banana Split, IF et quelques autres, Yvan Mignot publie des traductions de Vélimir Khlebnikov. On attendait Le livre. Le voici. Une somme. Magnifique. Vélimir Khlebnikov Œuvres 1919-1922, parue aux éditions Verdier. Préface (allumée), annotations (aussi nombreuses que vertigineuses) et traduction du russe par Yvan Mignot.
Plutôt que faire du saupoudrage en choisissant des textes dans toute l’œuvre (les premiers textes de Khlebnikov remontent à 1904, l’année de ses 19 ans), Yvan Mignot opte pour l’intégralité des écrits de la dernière période, de 1919 à sa mort en 1922. Quatre ans. Ceux de la « maturité » explique le traducteur, quatre années qui suivent la période intense de la révolution russe, complète-t-il. Poèmes avec ou sans titre, poésies dialoguées, contes, proses, lettres, notes. Il fait dialoguer les foudres, traite de la famine, établit un « lexique de la langue stellaire commune à toute l’étoile peuplée d’hommes », établit « la mise en page de l’humanité » ainsi qu’une « loi sur la toile des siècles ». Un intense foisonnement.
Sources : Poezibao, Libération, Médiapart, Diacritik.
Œuvres 1919-1922, de Vélimir Khlebnikov (source : éditions Verdier)
La révolution a eu lieu. Elle a entamé radicalement le siècle.
En mai 1919, Khlebnikov quitte Moscou, une petite valise à la main : « Je vais dans le Midi, c’est le printemps. »
Il part vers l’un des points les plus brûlants de la guerre civile, l’Ukraine. L’errance va durer plus de trois ans et le mènera autour de la Caspienne, en Azerbaïdjan, au Daghestan, en Perse, puis de nouveau en Russie. Il sera emporté par la misère et la gangrène à Santalovo, un village du Nord, près de Novgorod.
La valise a fait place à une légendaire taie d’oreiller dans laquelle il entasse ses manuscrits, poèmes, proses, lettres, feuilles parfois volées ou envolées, qui accueille aussi son sommeil.
Il écrit aussi dans l’urgence, dans l’obscurité, dans la maison des fous, au profond de la faim, des abris de fortune, devant des feux de camp où s’échangent pain et poème, pain et immortalité.
Langue des oiseaux, poésie stellaire, écriture des nombres …
Je pense écrire une chose dans laquelle toute l’humanité, 3 milliards, participerait et où elle serait obligée de jouer. Mais la langue habituelle ne convient pas pour la chose, il va falloir pas à pas en créer une nouvelle.
Lettre à Maïakovski, 18 février 1921.
La révolution a eu lieu. Elle a entamé radicalement le siècle.
En mai 1919, Khlebnikov quitte Moscou, une petite valise à la main : « Je vais dans le Midi, c’est le printemps. »
Il part vers l’un des points les plus brûlants de la guerre civile, l’Ukraine. L’errance va durer plus de trois ans et le mènera autour de la Caspienne, en Azerbaïdjan, au Daghestan, en Perse, puis de nouveau en Russie. Il sera emporté par la misère et la gangrène à Santalovo, un village du Nord, près de Novgorod.
La valise a fait place à une légendaire taie d’oreiller dans laquelle il entasse ses manuscrits, poèmes, proses, lettres, feuilles parfois volées ou envolées, qui accueille aussi son sommeil.
Il écrit aussi dans l’urgence, dans l’obscurité, dans la maison des fous, au profond de la faim, des abris de fortune, devant des feux de camp où s’échangent pain et poème, pain et immortalité.
Langue des oiseaux, poésie stellaire, écriture des nombres …
Je pense écrire une chose dans laquelle toute l’humanité, 3 milliards, participerait et où elle serait obligée de jouer. Mais la langue habituelle ne convient pas pour la chose, il va falloir pas à pas en créer une nouvelle.
Lettre à Maïakovski, 18 février 1921.
Revue de presse, émissions radio et télévision > ici.
Vélimir Khlebnikov (source : éditions Verdier)
Vélimir Khlebnikov (1885-1922), « président du globe terrestre », le plus grand des poètes russes, si grand qu’il « ne passe pas par n’importe quelle porte », a participé à la fondation du mouvement futuriste, puis s’en est écarté pour suivre un chemin de solitude. Novateur, il va au-delà du langage transmental des futuristes (zaoum, élégamment traduit par l’outrâme), dynamitant le langage pour recréer un monde nouveau. Les mathématiques, l’ornithologie (la profession de son père), l’astronomie, la philosophie façonnent cette langue nouvelle – langue des oiseaux, poésie stellaire – qui dit les bruissements du monde, en cherche la structure profonde. Salué par Roman Jakobson, il est aussi admiré par les poètes de sa génération, aussi différents de lui que Mandelstam, Pasternak, Tsvetaeva, et fascine des peintres comme Larionov ou Malevitch.
Le chevalier le plus magnifique et le plus probe dans notre combat poétique.
Vladimir Maïakovski
Vélimir Khlebnikov (1885-1922), « président du globe terrestre », le plus grand des poètes russes, si grand qu’il « ne passe pas par n’importe quelle porte », a participé à la fondation du mouvement futuriste, puis s’en est écarté pour suivre un chemin de solitude. Novateur, il va au-delà du langage transmental des futuristes (zaoum, élégamment traduit par l’outrâme), dynamitant le langage pour recréer un monde nouveau. Les mathématiques, l’ornithologie (la profession de son père), l’astronomie, la philosophie façonnent cette langue nouvelle – langue des oiseaux, poésie stellaire – qui dit les bruissements du monde, en cherche la structure profonde. Salué par Roman Jakobson, il est aussi admiré par les poètes de sa génération, aussi différents de lui que Mandelstam, Pasternak, Tsvetaeva, et fascine des peintres comme Larionov ou Malevitch.
Le chevalier le plus magnifique et le plus probe dans notre combat poétique.
Vladimir Maïakovski
Yvan Mignot, poète et traducteur de russe
Yvan Mignot vit en Ardèche. Agrégé de russe, il écrit en français et en russe. Il participe aux revues Action poétique, Change, Banana Split, IF, Petite, Camion et Europe (notamment le numéro consacré à Khlebnikov). Il a traduit et édité les œuvres de Daniil Harms et Vélimir Khlebnikov aux éditions Verdier.
Yvan Mignot vit en Ardèche. Agrégé de russe, il écrit en français et en russe. Il participe aux revues Action poétique, Change, Banana Split, IF, Petite, Camion et Europe (notamment le numéro consacré à Khlebnikov). Il a traduit et édité les œuvres de Daniil Harms et Vélimir Khlebnikov aux éditions Verdier.
Écouter le documentaire radiophonique de Bastien Mignot sur le traducteur Yvan Mignot.
Ce dernier y parle de ses traductions de Vélimir Khlebnikov. > « Le spectre du spectre des spectres », ici.
Ce dernier y parle de ses traductions de Vélimir Khlebnikov. > « Le spectre du spectre des spectres », ici.